Naissance : 1197
Décès : 16 novembre 1253
Canonisation : 1751 par Benoît XIV
Fête liturgique : 16 novembre
Religieuse / Ordre des Pauvres Dames (Clarisses)

BIOGRAPHIES :

Agnès d’Assise, de son nom d’origine Catherine Offreduccio di Favaronne, est la sœur de sainte Claire. Lorsque celle-ci quitta sa famille et rejoignit François d’Assise, en 1212, Catherine n’avait que 14 ans. Mais elle résolut de suivre l’exemple de son aînée. Moins de 3 semaines après le départ de Claire, Catherine s’en alla la visiter et la supplia de la prendre avec elle pour se consacrer à Dieu. Elle prit alors le nom d’Agnès. Ce départ provoqua la colère de sa famille. Son père et son oncle Monaldo, accompagnés de quelques amis vinrent au monastère saint-Ange de Panso où résidaient les deux sœurs pour ramener à la maison la jeune fugitive. Mais elle se réfugia auprès de l’autel en clamant sa détermination à suivre le Christ. Selon le récit de l’auteur de la vie de Sainte Claire (probablement Thomas de Celano), l’oncle Monaldo voulant porter la main sur sa nièce se vit paralysé, tandis que le jeune fille pesait subitement tellement lourd que personne ne put la faire bouger (Vie de Claire, ch. 15 n°26).- Agnès suivit sa soeur au monastère de Saint-Damien. Agnès sera un temps abbesse du monastère de Pérouse (Italie). Vers 1228, elle fut envoyée au monastère des bénédictines de Monticelli, près de Florence, qui voulaient mener la vie des Damianites. Elle remplit le même service en deux autres monastères : Mantoue et Venise. Puis elle revint à Assise où elle assista Claire dans sa maladie et son trépas. Elle mourut peu après sa sœur, le 16 novembre 1253. Inhumé à Saint-Damien, son corps fut transféré ensuite dans la basilique Sainte-Claire, en 1260. Le pape Benoît XIV autorisa son culte, en 1751.

Source : ecole-franciscaine-de-paris.fr

ICONOGRAPHIE :

Lettre envoyée à saint Claire par sa soeur Agnès, très peinée de leur séparation

À la révérende Mère et maîtresse incomparable dans le Christ, dame Claire très aimée, ainsi qu’à toute sa communauté, l’humble et méprisable servante du Christ Agnès, prosternée à vos pieds en toute soumission et dévotion, vous souhaite tout ce qu’il y a de plus doux et de plus précieux dans le très haut souverain Roi.

Le sort de tous les hommes est ainsi fixé, que personne jamais ne peut demeurer dans le même état. Lorsque quelqu’un se croit établi dans la prospérité, il est bientôt englouti dans le malheur. Sachez donc, ô ma Mère, qu’un inexprimable abattement et une immense tristesse ont envahi mon esprit et ma chair; je suis accablée, je souffre au-delà de toute expression, et je n’ai presque plus la force de parler, parce que je suis corporellement séparée de vous et de mes autres sœurs, en compagnie desquelles je croyais pouvoir vivre et mourir dans ce monde. Ce chagrin n’en est qu’à ses débuts; qui sait quand il finira! Loin de s’apaiser, il ne fait que croître; il vient de m’attaquer, mais je n’en vois pas le terme ; il s’attache continuellement à moi et ne paraît pas vouloir s’éloigner. Je croyais que ni la mort ni la vie n’auraient séparé sur terre celles qui, par la conduite et la pensée, vivaient ensemble par avance dans les cieux ; je croyais qu’une seule et même tombe recouvrirait les corps de celles qui avaient eu le même berceau. Hélas! je suis déçue, je suis angoissée, je suis abandonnée, accablée et tourmentée de toutes parts.

O mes sœurs, vous si bonnes, je vous en prie, prenez part à mon chagrin, pleurez avec moi pour ne jamais endurer de pareilles souffrances, et considérez qu’il n’est pas de douleur comparable à la mienne. Cette douleur me crucifie, cet accablement me torture continuellement, ce feu dévorant ne cesse de me consumer. C’est pourquoi les angoisses m’assaillent de tous côtés et j’ignore ce que je dois faire. Aidez-moi par vos prières, s’il vous plaît, pour que cette tribulation me devienne tolérable et plus douce. O ma très douce Mère et Dame, que faire, que dire, maintenant que je n’espère plus vous revoir dans ce monde, ni vous ni mes sœurs ?

Oh! si je pouvais exprimer comme je le désire ce que je ressens! Oh! si je pouvais épancher sur cette page la douleur continuelle que j’éprouve, qui me harcèle! Mon âme brûle intérieurement et se consume dans des flammes et des tortures infinies. Mon cœur pousse des gémissements au-dedans de moi, et mes yeux ne cessent de répandre des ruisseaux de larmes. Je suis remplie de chagrin, j’en perds l’esprit et je dépéris entièrement. Je ne trouve pas de consolation : tous mes efforts sont vains; je conçois douleur sur douleur, je me dis que je dois m’attendre à ne vous revoir jamais, ni vous ni mes sœurs. C’est pourquoi je me sens défaillir dans un tel supplice, et parmi tous ceux qui me sont chers je n’ai personne qui puisse me consoler.

Et cependant, d’autre part j’éprouve une grande consolation; vous pouvez vous en réjouir avec moi. J’ai trouvé ici une grande union des cœurs, sans aucune opposition, au-delà de tout ce qu’on pourrait imaginer. Toutes les sœurs m’ont reçue avec grande joie et allégresse et m’ont promis obéissance avec beaucoup d’élan et de respect. Toutes se recommandent à Dieu, à vous et à votre communauté; et moi je me recommande à vous avec elles en toutes choses. Veuillez prendre soin de nous toutes comme si nous étions vos sœurs et vos filles, sachant que nous sommes disposées à observer inviolablement, tout le temps de notre vie, vos avis et prescriptions.

Entre autres choses, sachez que le seigneur pape, comme je l’ai dit, nous a donné satisfaction, à vous et à moi, en tout et pour tout, conformément à ce que nous désirons vous et moi sur le point que vous savez, à savoir la propriété.

Je vous prie de supplier frère Élie de me rendre visite souvent, plus souvent, et de me consoler dans le Seigneur.

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