Sa grande charité envers les sœurs
Cette vénérable abbesse ne chérit pas les seules âmes de ses filles, elle s’occupe aussi de leurs petits corps avec une admirable ardeur de charité. Bien souvent en effet, dans le froid de la nuit, elle couvre de sa main les dormeuses; celles dont elle discerne qu’elles sont trop faibles pour observer la rigueur commune, elle veut qu’elles se contentent d’un règlement plus indulgent. Si la tentation tourmente l’une, si, comme souvent, l’affliction envahit l’autre, après l’avoir appelée en secret, en larmes elle la console. Parfois, elle se prosterne aux pieds des affligées, pour alléger la violence des douleurs par des caresses maternelles. Loin d’être ingrates envers ses bienfaits, ses filles s’offrent elles-mêmes en retour avec un total dévouement. De fait, elles s’attachent chez la mère au sentiment d’affection, révèrent dans la maîtresse l’office de la supérieure; elles suivent chez la pédagogue une conduite droite et, dans l’épouse de Dieu, admirent la prérogative d’une sainteté en toutes choses.
Extrait de la Légende de Claire, de Thomas de Celano
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